Oh, my dear ! de T.J MIDDLETON
Oh, my dear !
Al Greenwood, 50 ans, est taxi dans un paisible petit village côtier d’Angleterre. C’est un homme qui a tout pour être heureux, et qui le serait certainement s'il n’était pas marié à l’encombrante Audrey. Aussi décide-t-il tout simplement un jour de s’en débarrasser en commettant le crime parfait. Le scénario est vite trouvé : profitant d’une des promenades quotidiennes de sa femme, il la précipitera du haut d’une falaise. Aussitôt dit, aussitôt fait, Al s’embusque sur le parcours habituel d’Audrey, surgit à son passage et la précipite dans le vide. Tout se passe comme prévu sauf… sauf qu’en rentrant chez lui, il tombe nez à nez avec sa femme qui lui annonce avoir exceptionnellement renoncé à sa petite ballade. S'il n’a pas tué Audrey, qui est donc sa victime ? Et comment va-t-il déjouer la perspicacité des enquêteurs, dans cette petite communauté où tout le monde se connaît ? Quant à sa femme, qui commence à trouver son comportement étrange, ne faut-il pas qu’il s’en débarrasse très vite, avant qu’elle ne nourrisse trop de soupçons ? Mais cela ne fera-t-il pas de lui un tueur en série ? Commence alors pour Al un long cauchemar, dont il est encore très loin de soupçonner l’issue.
Mon avis
"Alors je me planque là. J'attends. Et j'attends, j'attends. Je crève d'envie de fumer une clope, mais je n'ose pas. Puis je l'entends, et elle braille, mais alors ce qui s'appelle brailler, j'ai jamais entendu un bruit pareil. Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille, bien sûr, mais quand j'ai jeté un oeil, elle était là , dos à moi, à un mètre cinquante du bord, comme d'habitude. Pourquoi ils font ça au bord des falaises ? Attention, je ne me plains pas. Qu'elle soit près du bord, ça m'arrangeait bien, n'empêche, ce besoin, pour ma part, je ne l'ai jamais compris. C'est vraiment chercher les emmerdes. Mais enfin, elle était là, aussi près de la perdition qu'un être humain ne saurait oser s'aventurer, capuche enfoncée, et un gémissement s'élevait d'elle ; je me suis dit : Bon, Al, c'est le moment mon vieux. Je suis sorti de mon buisson à toute vitesse, je l'ai poussée, elle a trébuché et elle est tombée. Et voilà !"
Dès les premières pages, "Oh my dear" nous plonge dans une enquête incroyable, surprenante.
Point de réelle enquête policière mais juste celle que mène Al, le héros, personnage principal du roman. Un homme vicieux, tordu que nous suivons au fil des pages et qui nous entraîne dans les méandres de son esprit vacillant entre réalité et folie dans ses questionnements, ses réflexions.
Son humour est savoureux et très british.
A ses côtés, son épouse Audrey, femme autoritaire, castratrice.
Une femme qui lui empoisonne la vie et qui est bel et bien vivante.
Elle dormait, dos à moi, complétement à poil (un fait rare en soi), et je l'ai regardée en pensant : Bon, qu'est ce que je fais maintenant ? Je voulais toujours m'en débarasser, mais je ne pouvais pas trop m'amuser à la pousser d'une falaise une seconde fois, si ?
Ce duo très atypique se complète parfaitement. Aussi mauvais l'un que l'autre...
Autour d'eux gravitent des personnages tous plus loufoques les uns des autres, ce qui permet une intrigue bien ficelée que l'on lit assez rapidement.
Peu à peu, on se surprend à mener l'enquête en compagnie d'AL. Les masques tombent et la vérité se dévoile.
J'ai apprécié le dénouement qui a été une véritable surprise pour moi.
Grâce à une écriture simple, fluide, l'auteur nous invite à naviguer entre quiproquos, nous livre des situations quelque peu burlesques et l'on prend du bon temps.
On se surprend à sourire, à rire. L'humour "so british" est succulent.
Je ne classerai pas ce livre dans les thrillers comme référencé par la maison d'édition mais plutôt dans le polar "humour noir" car malgré un résumé alléchant, je m'attendais à plus d'hémoglobine.
L'auteur
T. J. Middleton vit dans le Kent avec sa femme et sa fille. Oh my dear ! est son premier roman.
Merci aux Editions du Chercher Midi et Plume Libre de cette découverte dans le cadre d'un partenariat....